Vous connaissez Juana Azurduy de Padilla ? Surnommée "la fleur du Haut Pérou", elle refusa l’ordre établi et mena la guerre contre l’armée coloniale espagnole, jusqu’à la victoire. Libératrice sud-américaine, elle sut se détacher des modèles féminins de son époque pour prendre un chemin incertain, le chemin de l’indépendance...
Quand Juana Azurduy voit le jour en 1780 à Chuquisaca (Sucre aujourd’hui), dans le Haut-Pérou (actuelle Bolivie), le pays est sous la double autorité de l’Espagne coloniale et de la vice-royauté du Pérou. Fille d’un riche propriétaire espagnol et d’une mère indigène, elle refuse très tôt de vivre comme le voudrait la société.
Très jeune fille, elle est expulsée du couvent à cause de son comportement "rebelle". C’est vrai qu’elle lit Voltaire et Rousseau en secret. Elle apprend le quechua et l’aymara. Juana s’intéresse à la cause indigène et fréquente des groupes qui planifient la révolution. C’est là qu’elle rencontre son futur époux et compagnon de lutte, Manuel Padilla.
Le 25 mai 1809, le vice-roi est destitué. La guerre d’indépendance commence. Juana est prête. Avec son mari, elle part au combat contre les troupes royalistes. Pour elle, la révolution ne peut pas avoir lieu sans les femmes. Tant qu’elles seront exclues des luttes et des idéaux proclamés, il n’y aura pas de justice. Elle recrute des guerrier·es et prend la tête d’une armée qui atteindra bientôt 6000 soldat·es.
Cheffe révolutionnaire redoutée - à juste titre -, elle regagne notamment le Cerro Rico de Potosí, un mont sacré indigène, un lieu hautement stratégique et symbolique car exploité par les Espagnols pour ses mines d’argent. C’était un 8 mars. Le 8 mars 1816.
Quand Simón Bolívar vient à Sucre célébrer l’indépendance de la Bolivie en 1825, il se rend dans un des quartiers les plus pauvres de la ville, là où habite Juana et la nomme colonelle.
"Ce pays ne devrait pas s’appeler Bolivia en mon hommage, mais Padilla ou Azurduy car ce sont eux qui l’ont libéré" - S. Bolívar
Je me souviens qu'elle a été évoquée dans une émission "Invitation au voyage" sur Arte. Je ne l'ai pas retrouvée.