Vous connaissez Lalla Fatma N'Soumer ? On la surnomme "la Prophétesse du Djudjura". Emancipée et rebelle, elle mena au combat les tribus unies de Kabylie et résista longtemps à l'armée française coloniale.
Fatma naît l’année où commence l’occupation de l’Algérie, en 1830. Elle grandit à Ouerdja dans une puissante famille kabyle de lettré·es. Emancipée et rebelle, elle refuse un mariage endogame avec son cousin. Elle n’a même pas 20 ans quand elle rejoint avec son frère la lutte contre l’occupation française.
En 1854, à la mort du Chérif Boubaghla, chef des rebelles, elle prend sa succession à la tête de la résistance. La colonisation de l’Algérie est déjà bien avancée mais les villages environnants sont toujours indépendants. Fatma forme un noyau de résistance et pendant plusieurs années, elle mènera les insurgé·es.
Sous son commandement, l’insurrection inflige de lourdes pertes à l’armée française coloniale. A la tête d’une armée hétéroclite de tribus kabyles, elle met en déroute les 8000 soldats de Charles Wolff, entraînés et aguerris, munis des armements les plus modernes. Ses victoires au village Soumer lui donne son nom. Le titre "Lalla" témoigne du respect qu'on lui porte.
En 1857, elle est capturée au combat. Le mouvement ne survit pas à son arrestation. Elle meurt en prison à 33 ans.
Lalla Fatma N’Soumer symbolise la résistance à l’occupation coloniale de l’Algérie. Célébrée dans des chants traditionnels berbères, elle est pourtant "oubliée" de l’histoire nationale jusqu’en 1995, quand les féministes obtiennent le transfert de ses restes au cimetière des héros algériens, El Alia.
Sa tombe est un lieu de pèlerinage et quelques écoles portent son nom.
Comments