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Louise Michel

Vous connaissez Louise Michel ? Probablement. C’est l’une des rares femmes que l'on n’a pas complètement "oublié" (avec Jeanne d’Arc et Marie Curie). Elle reste dans les mémoires comme une héroïne de la Commune (c’est bien commode d’en choisir une, une seule), une figure emblématique du mouvement anarchiste et du mouvement ouvrier ainsi qu’une pionnière du féminisme. Mais la connaît-on pour autant ?



D'abord, son nom est Clémence. Clémence-Louise Michel naît le 29 mai 1830 dans la Haute-Marne.


Elle devient institutrice dans des écoles libres car elle refuse de prêter le serment de fidélité à l’empereur. Elle donne aussi des cours du soir pour que le peuple puisse aussi avoir accès au savoir.


À Paris, elle fréquente les milieux blanquistes (socialistes révolutionnaires), contribue au journal de Jules Vallès "Le Cri du Peuple" et correspond avec Victor Hugo à qui elle envoie des poèmes qu’elle signe du pseudonyme d’Enjolras (après la Commune, Hugo lui rendra hommage dans le poème "Viro Major").


Dès la fin des années 1860, Louise est active dans le mouvement qu’on appellera plus tard "féminisme". Quand Maria Deraismes fonde le journal Le Droit des femmes, Louise Michel est une des 38 femmes à signer le manifeste.


« La question des femmes est, surtout à l’heure actuelle, inséparable de la question de l’humanité. »

Avec André Léo, Louise crée le journal "La Sociale". Avec elle, Herminie Cadolle et Anna Jaclard, Louise milite dans l’Union des Femmes pour la Défense de Paris, qui réclame l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes, l’autogestion au travail, la reconnaissance des unions libres et la séparation de l’Eglise et de l’Etat dans l’enseignement et les hôpitaux. Elle est également élue présidente du comité des vigilances citoyennes de Montmartre, une association politique qui protège le peuple.


Pendant le siège de Paris, elle organise des cantines populaires. En habit de garde national, elle tire sur l’Hôtel de ville, le 22 janvier 1871, pour protester contre l’armistice.


Le 18 mars 1871, à Montmartre, elle est de celles qui empêchent les soldats de Thiers de saisir les canons du peuple de Paris. Dès les débuts de la Commune de Paris, Louise Michel et ses amies sont là.


Pendant la Commune, elle est cantinière, ambulancière, animatrice du club de la Révolution et soldate. Elle combat à plusieurs reprises l'armée versaillaise en avril et mai : elle réclame pour les femmes - et elle n’est pas la seule - le fusil avant l’urne, convaincue que la citoyenneté est là.


Lors de la Semaine sanglante, elle se bat à Neuilly, Clamart et Issy, puis sur différentes barricades parisiennes et notamment sur celle de la chaussée Clignancourt qu’elle tient avec seulement deux camarades d’armes.


Celle que la presse versaillaise appelle la "louve avide de sang" (rien que ça !) est traquée. Faute de la trouver, c’est sa mère qui est arrêtée. Louise Michel se rend pour la faire libérer.


Devant le conseil de guerre, elle défend la Sociale. Ses amis sont condamnés à la peine de mort. Elle la réclame pour elle aussi. On la lui refuse parce que femme et on la condamne à la déportation en Nouvelle-Calédonie.


C’est au bagne qu’elle rencontre Nathalie Le Mel, elle aussi grande animatrice de la Commune qui la convertit à l’anarchisme. En Nouvelle Calédonie, elle crée des écoles pour les Kanaks et les soutient lors de leur révolte en 1878 (ce que n’ont pas fait d’autres communards…).


« Ce que le peuple prend, il l’obtient »

De retour à Paris 7 ans plus tard, le 9 novembre 1880, après l'amnistie des Communard·es, elle continue le combat. Infatigable militante, elle écrit des romans, participe à des réunions politiques et donne des conférences (elle est blessée pendant l’une d’elles et gardera un morceau de balle dans le crâne).


Elle fait plusieurs séjours en prison pour avoir soutenu des révoltes ou des grèves (notamment la grève des mineurs à Decazeville).


Elle meurt le 9 janvier 1905 à Marseille.


« Esclave est le prolétaire, esclave entre tous est la femme du prolétaire. »

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